Le loup en Wallonie

26/09/2017

Question écrite à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

Début de ce mois, on apprenait qu'il ressortait de l'analyse scientifique de prélèvements effectués sur les lieux d'une attaque, au cours de laquelle huit moutons avaient été tués à la mi-juillet, que le retour du loup au Grand-Duché de Luxembourg était confirmé. Il s'agissait d'une première depuis 1893.
On le sait, de nombreux indices ont pu être également collationnés dans notre Région au cours des derniers mois sur un éventuel retour du loup, mais aucune confirmation scientifique n'a pu confirmer officiellement cette réintroduction naturelle.
Des analyses scientifiques ont-elles pu également confirmer la présence du loup dans les lieux où des indices avaient été relevés ? De nouveaux indices ont-ils été constatés ?
Une cohabitation harmonieuse entre les différents acteurs de la ruralité demande, on le sait, la mise en place d'une action politique globale. En mai dernier, Monsieur le Ministre lançait un « réseau loup ". Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur le développement de celui-ci ? L'appel aux citoyens a-t-il connu un succès ?
Au-delà de ce réseau, a-t-il pu avancer sur la mise en place d'un plan d'action global ?
Monsieur le Ministre nous avait indiqué qu'un texte permettant d'ajouter le loup à la liste des espèces pour lesquelles la Région indemnise les dégâts était en préparation. Peut-il faire le point sur celui-ci ?

Réponse

À ce jour, à contrario du Grand-Duché de Luxembourg, aucun élément ne nous permet d'établir de manière certaine la présence du loup en Wallonie, sur base d'une analyse ADN. Sur la vingtaine d'indices de présence recensés depuis octobre 2016, quatre cas ont néanmoins été jugés crédibles. Il s'agirait vraisemblablement d'individus en passage et non d'animaux issus d'une meute. On ne peut donc, à ce stade, certainement pas parler d'animaux installés dans nos forêts. Il n'y a donc, en l'état, aucun risque pour la biodiversité, la santé ou la sécurité publique, même si le loup est susceptible de contracter la rage, maladie virale dont la Belgique est officiellement indemne depuis 2001.
Les principales mesures mises en place au stade actuel concernent l'objectivation de la présence du loup en Wallonie.
Un réseau d'observateurs « agréés » a été installé, à l'instar de ce qui se fait dans le cadre de l'Observatoire Wallon de la Santé des Forêts, sur lequel le suivi du loup en Wallonie peut s'appuyer.
Ce réseau d'observateurs est coordonné par l'administration et implique des partenaires externes, issus de différents milieux associatifs, afin de limiter la multiplication d'initiatives non coordonnées.
Si un vétérinaire, un éleveur d'ovin-bovins-caprins, un citoyen découvrent une dépouille suspecte, cette personne doit prendre immédiatement contact avec l'agent des forêts de l'endroit qui, dès qu'il reçoit l'information, enclenche la procédure définie par le « réseau loup ». Seul un collaborateur du réseau, membre du DNF, du DEMNA ou de l'ULG, est habilité à procéder à l'expertise.
En ce qui concerne l'indemnisation des dégâts de loup, le Gouvernement wallon a adopté en 1re lecture, ce 21 septembre, le projet d'arrêté modifiant l'article 1er de l'arrêté du Gouvernement wallon du 08 octobre 1998, relatif à l'indemnisation des dommages causés par certaines espèces animales protégées, afin de permettre l'indemnisation des dégâts de loup.
Pour le surplus, le plan d'action français prévoit le financement de mesures de prévention qui s'adressent surtout aux troupeaux itinérants, vers lesquels se concentrent les dommages. Ces financements concernent principalement le paiement de frais de gardiennage des troupeaux et d'entretien de chiens de garde. La situation de l'élevage ovin, en Région wallonne, n'est pas comparable avec la situation de la France, aussi, il ne me semble pas approprié en l'état, d'appliquer de telles mesures en Wallonie.
Par contre, à l'instar de ce qui est prévu dans le plan d'action français (et luxembourgeois), mes services entendent instaurer un dialogue avec le secteur de l'élevage ovin et avec le monde de la chasse.