L’impact du Brexit pour l’agriculture wallonne
Question écrite à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région
D'ici la fin de ce mois, le Gouvernement britannique
doit, suite aux résultats du référendum du 23 juin 2016, enclencher la
procédure de retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne. Ce grand saut
dans l'inconnu engendrera de nombreuses conséquences, notamment dans le
domaine agricole.
En Flandre, de nombreux producteurs de
Flandre-Occidentale ont fait part de leurs craintes liées aux
conséquences de ce Brexit (baisse de la livre sterling, pertes de
marchés,...).
Par ailleurs, j'ai pu entendre, lors de l'assemblée
annuelle d'un syndicat agricole, un intervenant évoquer la perte d'un
montant de 7 milliards d'euros pour le budget de la PAC, le Royaume-Uni
étant un contributeur net, et un impact direct du Brexit estimé, en
France, à 1.000 euros d'aides directes par exploitation.
En
juillet dernier, le Gouvernement annonçait la création d'un groupe de
travail Brexit, celui-ci a-t-il pu se pencher sur l'impact du Brexit
pour le secteur agricole wallon ?
En juillet dernier, lors de
notre débat en plénière à la suite du Brexit, Monsieur le Ministre
indiquait que la balance commerciale agricole de la Wallonie est
positive en ce qui concerne le Royaume-Uni, mais que ce dernier est un
petit partenaire commercial agricole. Confirme-t-il le peu d'expositions
pour nos exportations ?
Quels sont les secteurs de notre agriculture qui seraient potentiellement les plus impactés par le Brexit ?
Une estimation des conséquences du Brexit sur le budget de la PAC a-t-elle déjà été réalisée ?
Dans l'affirmative, quel serait l'impact sur les aides directes pour nos producteurs ?
Réponse
Ce n'est que lorsque le Royaume-Uni aura notifié son intention de se
retirer que le Conseil européen adoptera des orientations définissant le
cadre des négociations. Ensuite, le Conseil Affaires générales décidera
d'autoriser l'ouverture des négociations.
Au niveau belge, le
SPF Affaires étrangères a organisé une série de réunions sectorielles en
vue de dresser un premier inventaire des questions à régler et de nos
intérêts.
Compte tenu du mandat donné par le Comité de
Concertation, ce même SPF organise une nouvelle série de réunions
sectorielles afin de :
approfondir l'analyse de l'impact possible
pour notre pays (y inclus dans le cas d'une sortie du marché
intérieur/de l'union douanière par le Royaume-Uni)
identifier nos intérêts offensifs et défensifs
rassembler les questions auxquelles des réponses devront être trouvées lors du processus de négociations.
En
matière budgétaire, sans le Royaume-Uni, contributeur net, le budget
annuel de l'Union européenne serait amputé de 14 milliards d'Euros
(-10,6 %), tandis que ses dépenses ne diminueraient que de 7 milliards
(-4,9 %) (chiffres 2014).
Dans le cas d'un scénario d'économies,
il est peu vraisemblable que les deux plus gros budgets de l'Union,
c'est-à-dire la PAC et les fonds structurels ne soient pas impactés, y
compris le cas échéant dans l'actuelle période de programmation. Notre
priorité devrait aller au respect et à la poursuite des engagements
britanniques actuels dans la programmation 2014-2020.
Depuis le
premier examen par le Gouvernement wallon en juillet 2016, un groupe de
travail, présidé par l'AWEx et le Conseil de l'industrie, a été
constitué au niveau de la Wallonie avec en sus un point focal à la
Délégation générale Wallonie-Bruxelles auprès de l'Union européenne.
Concernant
l'agriculture,par rapport aux données sectorielles communiquées pendant
l'été, nous ne pouvons qu'actualiser les données extraites de la base
de données de la Banque Nationale.
Il en ressort que toutes
destinations ou origines confondues, nos importations et exportations
agricoles ont poursuivi en valeur leur croissance au cours de la période
2009-2013.
Pour les cultures et productions animales, chasse et
services annexes, les importations sont passées de 33,8 millions d'euros
en 2009 à 55,8 millions d'euros en 2013 et les exportations de
48,4 millions d'euros en 2009 à 72,5 millions d'euros en 2013.
Pour
les industries alimentaires, fabrication de boissons et produits à base
de tabac, les importations sont passées de 1.519 millions d'euros en
2009 à 1.916 millions d'euros en 2013 et les exportations de 2.928
millions d'euros en 2009 à 3.762 millions d'euros en 2013.