La mise en oeuvre du CETA en matière agricole
Question écrite à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région
Ainsi que je l'indiquai à Monsieur le Ministre en
mars dernier au terme d'une question sur le même sujet, je reviens vers
lui afin de faire le point sur l'état d'avancement du travail en cours
dans le cadre du suivi du CETA en matière de mesures agricoles.
Le
récent arrêt de la Cour de Justice de l'Union européenne sur l'accord
de libre-échange entre l'Union européenne et Singapour confirme
l'interprétation du caractère « mixte » de ce type de traités et donc
notre compétence à intervenir dans le processus de ratification du
traité.
En mars dernier, il m'indiquait que pour ce qui
concernait les seuils à négocier, les instances agricoles étaient
saisies de la question. Peut-il faire le point sur l'état de la
réflexion ?
Celles-ci ont-elles rendu un avis ?
L'administration
avait déjà fourni une première contribution d'où il ressortait que la
Wallonie pouvait veiller à l'intégrité de neuf catégories de produits.
Cette analyse a-t-elle été confirmée ?
D'autres produits ont-ils été ajoutés ?
L'analyse
par l'administration de la prise en considération des intérêts
agricoles wallons dans les lignes tarifaires concernées est-elle
terminée ?
Dans l'affirmative quelles en sont les conclusions ?
Trois
mois après l'approbation par le Parlement européen de l'entrée en
vigueur provisoire du CETA, peut-il faire le point sur la mise en œuvre
du traité ?
Réponse
Par rapport à ma réponse du 6 mars dernier à la question orale sur le
CETA, je peux confirmer que les neuf catégories de produits mentionnées
sont bien couvertes par la Clause de sauvegarde spéciale pour
l'agriculture prévue par le mécanisme « Organisation mondiale du
Commerce » (OMC) au titre de l'Accord sur l'Agriculture de l'Uruguay
Round.
Il nous fallait néanmoins poursuivre plus avant et voir
dans l'ensemble des produits couverts par les engagements de l'Union
européenne auprès de l'OMC, si nos produits clés y figurent adéquatement
et au niveau de précision requis.
Une réunion de coordination
interfédérale s'est tenue le 18 mai dernier, afin de mettre en place un
groupe de travail technique qui aura pour mission, dès le début du mois
de juin et d'ici à la fin de l'été, de mener à bien ce travail
d'identification des produits et de détermination des seuils permettant
d'activer la clause de sauvegarde en cas de déséquilibre de marché.
Le
groupe d'experts est chargé de rédiger une proposition avant la fin
septembre. Elle sera discutée ensuite, au niveau politique, au Comité de
Concertation pour approbation au niveau belge, avant sa transmission à
la Commission européenne.
Au plan européen, après le vote
favorable du Parlement européen intervenu en février, l'accord entrera
en application provisoire le 1er juillet 2017.
En ce qui concerne
notre pays, la Déclaration du Royaume de Belgique annexée à l'Accord
CETA précise notamment que la Belgique demandera un avis à la Cour
européenne de Justice concernant la compatibilité de l'ICS (Investment
Court System) avec les Traités européens. Comme le sait l'honorable
membre, il appartiendra au Parlement de ratifier ou non le CETA.